21 MARS JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE : UN DEVOIR DE MÉMOIRE.
DISCRIMINATION RACIALE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
LE CONCEPT DE DISCRIMINATION
Selon le Défenseur des droits, le verbe discriminer est le « fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité, ou par rapport à une autre personne ». La loi reconnait 25 critères de discriminations. Ces derniers recouvrent différents champs tels que l’emploi, le logement, l’accès aux biens et services ou encore l’éducation.
En France, c’est le gouvernement Jospin, en 1998, qui « reconnait la discrimination comme nouveau problème public ». (Cerrato-Debenedetti Marie-Christine, « chapitre 1 », dans La lutte contre les discriminations ethno- raciales en France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res Publica », 2018, p.1).
LE CONCEPT DE DISCRIMINATION RACIALE
Les discriminations raciales, « consistent à traiter de manière défavorable une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une ethnie ou à une race. Appartenance que l’on peut bien souvent repérer à l’apparence physique ou au patronyme. ». (Taguieff Pierre-André, Dictionnaire historique et critique du racisme, Presses Universitaires de France, Paris, Presses Universitaires de France, 2013, p. 494 – 495). Les discriminations raciales font donc parties d’un processus. En effet, ce dernier mène à des inégalités qui, dans certains cas, ont pour origine le racisme. On peut souligner que ces inégalités constituent un frein pour l’émancipation des individus au sein d’une société. En effet, bien qu’elles puissent être faite de manière consciente ou inconsciente, elles demeurent le résultat de préjugés, de stéréotypes, de stigmatisations et d’amalgames à l’encontre d’une partie de la population. Ceux sont des catégories construites socialement et légitimé par le biais des médias et des politiques. En effet, c’est ce qui permet leur ancrage dans l’imaginaire collectif.
POURQUOI LE 21 MARS ?
Le 21 mars 1966 a eu lieu une manifestation pacifique à Sharpeville en Afrique du Sud contre les lois de l’apartheid. Sharpeville est ce que l’on appelle en Afrique du Sud un Township. C’est un quartier développé en périphérie des grandes villes pendant l’apartheid. En effet, ces quartiers sont pauvres, sous équipés et réservés aux non-blancs. En outre, la manifestation donne lieu à une répression policière soldée par la mort de 69 participants. Cet épisode est connu comme le « Massacre de Sharpeville ».
RETOUR SUR L’APARTHEID
L’apartheid est une politique de ségrégation raciale. En effet, elle vise à séparer selon des critères raciaux ou ethniques une partie de la population dans des zones géographiques déterminées. Cette politique est mise en place en 1948 en Afrique du Sud par le Parti National, allié au parti Afrikaner. L’apartheid est abolit le 30 juin 1991.
En Afrique du sud, le parti Afrikaner est un mouvement identitaire. Il regroupe des individus blancs, minoritaires, d’origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave. Ce mouvement tire ses racines dans la colonisation. Il a débuté en 1652, puis s’est développé progressivement pour déboucher sur l’apartheid au milieu du 20ème siècle. Il s’appuie sur l’interprétation d’une doctrine calviniste pour se désigner comme peuple élu. L’apartheid serait donc le « résultat de l’anxiété historique des Afrikaners obsédés par leur peur d’être engloutis par la masse des peuples noirs environnants » (Antoine Bullier, Université Paris 1, Apartheid : l’écriture d’une histoire 1940-1990, Palabres, n°1, 2003, p. 62).
Nelson Mandela représente la figure symbolique de la lutte contre l’apartheid. Il est libéré le 11 février 1990. En effet, il a vécu 27 ans d’emprisonnement. Par ailleurs, il a été le Président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999.
Bien qu’il ne soit pas encore juridiquement défini, l’apartheid est au nom de la Convention Internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid, reconnu comme crime contre l’humanité.
Aujourd’hui, les discriminations à l’encontre des personnes présumées d’origine étrangère sont encore très fortes, notamment dans l’accès au logement et reste donc un défi majeur pour la société.