UTILISER LES BONS MOTS POUR NE PAS DISCRIMINER
Quels sont les bons mots à utiliser pour ne pas discriminer les personnes en situation de handicap ? Pourquoi est-ce si important ?
L’HISTOIRE DU TERME « HANDICAP »
Le mot handicap provient de l’anglais « hand in cap », ce qui signifie « main dans le chapeau ». Il désignait un jeu d’échange d’objets en Grande-Bretagne au Moyen-Âge. Un arbitre était présent pour s’assurer de l’égalité des lots. Si ce n’était pas le cas, il demandait au joueur qui avait donné le lot le moins cher de mettre dans un chapeau une somme d’argent pour arriver à une valeur équivalente entre les deux objets.
Par la suite, à partir du XVIIIe siècle, ce mot a été utilisé dans les courses hippiques. L’idée était qu’un « handicap » était placé, sous la forme d’un poids, sur les chevaux ayant les cotes les plus élevées. L’objectif était d’égaliser les chances.
En France, c’est après la Seconde Guerre Mondiale que le mot « handicapé » vient remplacer le mot « inadapté » dans le but de rassembler sous le même nom les personnes prises en charges par la Sécurité Sociale. La loi du 30 juin 1975 permet par la suite de définir le handicap comme un statut. https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000333976/
Le terme handicap, utilisé pour le sport, a été repris pour désigner les personnes en gardant l’idée d’égalité des chances, cette fois entre les personnes handicapées et les personnes valides.
Malgré cette volonté visant à compenser le handicap et permettre l’égalité des chances entre les personnes, cette notion a été au fur et à mesure dénotée de manière négative et liée à des stéréotypes.
PERSONNE HANDICAPÉE OU PERSONNE EN SITUATION DE HANDICAP ?
Pour faciliter l’intégration sociale, certains ne parlent plus de personnes handicapées mais de personnes en situation de handicap. Ce changement se fait notamment grâce à la loi du 11 février 2005 qui énonce que : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.«
Pourquoi ce changement d’appellation ? L’objectif est notamment de montrer que le handicap ne définit pas la personne et n’est pas un trait de personnalité. La personne est en effet limitée dans une situation donnée. Ce serait alors l’environnement qui créerait des situations de handicap.
Un exemple ? Une personne qui est allergique à la farine est en situation de handicap si elle est boulangère, mais pas si elle est comptable.
De plus, le fait de parler de personnes en situation de handicap est considéré comme moins dévalorisant et attaché aux stéréotypes, mettant l’accent sur l’environnement. Le handicap a en effet davantage une connotation sociale liée à une déficience qu’une connotation médicale.
L’IMPORTANCE DES MOTS : QUE PEUT-ON DIRE OU NE PAS DIRE ?
Le langage a un pouvoir. En effet, les mots que nous utilisons peuvent être porteurs de stéréotypes et de propos discriminatoires, et parfois retranscrire les attitudes que nous adoptons envers les personnes en situation de handicap. Les mots structurent l’esprit, renvoient à des images et peuvent enfermer les individus.
Voici une liste non exhaustive de termes à éviter :
- Normal / anormal, que vous pouvez remplacer par « les personnes qui n’ont pas de handicap / ont un handicap »
- Retardé, qui peut être traduit par « les personnes ayant un handicap intellectuel »
- Être atteint / souffrir de, à remplacez par « avec un handicap » ou encore « porteur d’un handicap »
- Réservé aux handicapés, plutôt dire par exemple « accessible aux personnes à mobilité réduite » ou « facile d’accès »
- Incapable, que l’on peut remplacer par « difficulté ou impossibilité à réaliser telle activité »
Quoi qu’il arrive, respecter le vocabulaire utilisé par la personne en situation de handicap concernée. Utiliser les bons mots montre qu’on la respecte.
Kerr (2006) : « Le langage ne fait pas que décrire le monde et nommer les expériences. II peut nous aider à conceptualiser un nouveau monde et à le construire. Si l’on pense que les pratiques discriminatoires n’en font pas partie, alors l’une des solutions est de changer de langage.«
Le fait de faire attention au langage ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap.
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